« Apprendre sans réfléchir est vain. Réfléchir sans apprendre est dangereux. »

—Confucius

Apprendre c’est bien, mais il y a plusieurs manières d’enregistrer des informations et toutes ne se valent pas. La répétition en est une.

Imaginons que vous devez passer un examen dans un mois. À cela deux cas de figure s’imposent, soit vous allez étudier tout le long du mois jusqu’à savoir votre cours sur le bout des doigts, soit vous êtes du genre à bachoter le dernier jour avant l’examen ­(et on peut se donner la main 😉 ).

Par contre, dans les deux cas de figure, vous aurez surement bien réussi votre examen – avec une plus grande performance pour le premier cela dit, mais rien ne garantit que vous vous souviendrez de votre cours une fois l’examen passé. De surcroît, il est tout à fait possible de tout oublier.

C’est bien connu, si on ne met pas en pratique ce que l’on a appris, on finit par perdre cet acquit. Il faut continuer à s’entrainer dans un domaine précis pour garder le niveau.

Cependant il faut faire attention. En réalité, il ne vous servira guère de répéter, répéter et répéter encore quelque chose pour apprendre. Vous vous en souviendrez parfaitement les jours qui suivent, mais rien ne vous garantit que vous le garderez en mémoire aux fils des semaines, mois ou années.

On connait une étude sur le sujet depuis longtemps. Et on a trouvé une solution : la répétition espacée.

C’est Hermann Ebbinghaus, un philosophe allemand du XVIIIe siècle, qui s’est intéressé au sujet sur la mémoire. Il expliqua qu’il était plus efficace d’espacer le travail de mémorisation sur le long terme.

L’hypothèse nous dit que si vous apprenez par cœur une information, vous aurez accumulé peut-être 100% du savoir, mais qu’au bout d’un mois vous en aurez perdu 80% du contenu. À contrario, en lisant une seule fois l’information et en répétant le lendemain, dans deux jours, une semaine, etc. vous en aurez gardé 90% de l’information.

Pour mieux comprendre la répétition espacée, il vous faut observer la courbe de l’oubli…

 

La courbe de l’oubli

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On peut clairement voir qu’en l’espace d’un mois, si vous n’apprenez pas votre cours, vous obtiendrez à l’examen une note qui frôle les 20%.

Bien évidemment cette courbe diffère entre les individus. Mais dans l’idéal elle est la même, juste le nombre de répétitions ou leur temps d’espacement change.

Le seul piège à éviter est de réapprendre quelque chose que l’on sait déjà : 1) cela ne vous servira à rien 2) cela va vous ennuyer au plus haut point. Ça serait dommage de désapprendre en apprenant trop n’est-ce pas ?

Après il est difficile de savoir comment espacer ses cours. Comment utiliser la répétition espacée correctement ?

Une rapide recherche sur internet et j’ai trouvé une réponse… Il existe deux logiciels, Anki et Studyblue, qui permettent d’apprendre ses cours en répétition espacée. Ils utilisent un système de cartes qui va définir quand vous devez répéter un cours et quand une énième répétition sera nécessaire (selon ce que vous avez appris).

Je l’indique juste pour vous faire savoir qu’il existe des solutions. Je n’en parle pas plus en détail parce que je ne connaissais pas. Ils méritent, du moins, d’être testés.

Est-ce aussi simple ?

Oui, lire quelque chose plusieurs fois et de façon répétée vous aide à apprendre plus facilement. Cependant il est à noter que ce n’est pas du tout adapté à un système scolaire…

Non, à l’école soit vous n’avez pas le temps d’apprendre, soit vous en avez suffisamment pour oublier le cours passé ; mais aucunement l’occasion d’utiliser la répétition espacée. D’autant plus que les différents cours s’accumulent au fil du temps.

En fait, même cette dernière à un défaut : elle n’est pas parfaite. Vous n’arriverez jamais à mémoriser quelque chose à 100%. On n’est pas fait pour tout savoir et cela nous est, en définitive, inutile.

Au final, la plupart des informations que vous apprenez sont rapidement éliminées (en l’espace de quelques heures), et ce, quelle que soit votre manière d’apprendre ! Il y a une raison à cela : ne pas fatiguer votre cerveau avec du contenu jugé futile.

Seule la répétition va vous permettre de lui dire que ce que vous êtes en train de faire a une réelle utilité. Remarque : imaginez l’effet néfaste des pubs à répétitions…

Pour conclure :

Réussir un examen ne veut pas forcément dire que vous avez acquis un savoir. Cela veut uniquement dire que vous avez réussi un examen. La nuance est qu’il est préférable d’apprendre toujours et avec constance, qu’il faut s’instruire tout au long de sa vie et pas sur une brève période.

Encore faut-il que ça vous soit utile et que ça vous plaise. À quoi bon étudier pour étudier ?